RIE III : pas sur notre dos

(lettre parue dans le 24 Heures du 6 février 2017)

La réforme de l’imposition des entreprises, un sujet compliqué, technique, et comme d’habitude  on nous joue la carte émotionnelle en nous prédisant « si vous n’acceptez pas, ce sera pire… ». Le Conseiller fédéral Ueli Maurer a déjà menacé de lancer un programme d’économie de plusieurs milliards si le non l’emporte.

 Donc on veut nous faire croire que si nous nous n’acceptons pas d’octroyer des cadeaux fiscaux aux multinationales, et que nous imposions toutes les entreprises de la même manière, lesdites multinationales vont quitter notre pays, et lui faire perdre des milliards de francs et des milliers d’emplois.

Mais si ces entreprises se sont implantées chez nous, n’est-ce pas plutôt pour la stabilité économique et sociale de notre pays ? Pour la qualité de sa main d’œuvre, bien formée et productive, pour toutes les ressources qui sont injectées dans la recherche et l’innovation, pour ses infrastructures ? En résumé, vont-elles vraiment prendre le risque de s’en aller pour économiser quelques pourcents d’impôt sur leur bénéfice ? Il me semble par ailleurs normal qu’elle contribue par leurs impôts à ce dont elles peuvent bénéficier.

 Souvenons-nous de la RIE II : le Conseil fédéral nous avait promis que la perte serait légère, environ 900 millions, mais au final c’est plus de 10 milliards qui ont disparu des caisses des collectivités publiques. Et on nous parle maintenant d’une révision qui devrait coûter 3 milliards en théorie… Et combien à terme ? Des milliards qui vont devoir encore une fois être payé par la classe moyenne : augmentation des taxes et des impôts, économies dans le domaine social et de la formation, etc.

 Une réforme doit être entreprise, là dessus tout le monde est d’accord. Mais cela ne doit pas se faire sur notre dos.

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