L’UDC fait feu de tout bois

L’UDC ne supporte plus que ses initiatives, acceptées par le peuple, soient mises en œuvre en tenant compte des traités internationaux que la Suisse a signés, comme par exemple l’accord sur la libre circulation des personnes conclu avec l’Union européenne.
Alors, elle nous concocte une nouvelle initiative qui obligerait le parlement à mettre rigoureusement ses textes en application. Sauf qu’avec cette modification de la hiérarchie du droit, elle tire sur des mouches avec un canon : l’objectif visé est essentiellement une application stricte de la votation sur l’immigration de masse et de celle sur le renvoi des criminels étrangers, mais le boulet ferait d’énormes dégâts dans quantité des 5’000 autres traités et accords que la Suisse a signés avec d’autres Etats, et particulièrement la Convention européenne des droits de l’homme.
Actuellement notre parlement dispose de la marge de manœuvre nécessaire dans l’adoption des lois pour faire concilier les engagements internationaux avec les votations populaires. Et c’est ce pragmatisme qui fait que la Suisse peut jouer son rôle au milieu de l’Europe. Si cette initiative est acceptée, notre pays passerait dans le cercle des pays qui pensent qu’ils seront épargnés par les problèmes s’ils s’enferment dans leur tour d’ivoire. Et qu’en sera-t-il de notre crédibilité sur la scène internationale ?
Mais il y a encore autre chose qui m’interpelle : le 31 août de cette année, l’UDC a déposé encore une autre initiative dont les objectifs sont cette fois de supprimer le droit légal à la libre circulation des personnes et de renégocier, voire résilier l’accord de libre circulation conclu avec l’UE.
Je dirais donc que l’UDC fait feu de tout bois pour parvenir à ses fins : car il est évident que, si l’initiative sur l’autodétermination est acceptée, il n’y aura plus aucun obstacle à la mise en application de tous ses textes anti-immigration, anti-étrangers, et bientôt anti-minorités ?

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