Créer des ponts de musique entre les écoles

 

On a beaucoup parlé, en fin d’année dernière, de la contribution de l’Etat et des communes à la Fondation pour l’enseignement de la musique, contribution que le Grand Conseil n’a pas souhaité augmenter pour 2017 malgré les accords initialement prévus. Au-delà des considérations politico-financières qui ont conduit à cette décision, il est important de revenir sur les fondements de la nécessité d’un subventionnement spécifique à l’enseignement de la musique.
Depuis déjà une trentaine d’année, l’âge médian des amateurs de musique « classique » au sens large ne cesse d’augmenter. Et contrairement à ce que l’on croit souvent, ce n’est pas en vieillissant que l’on se met à écouter des concertos ou des opéras. Au contraire, c’est bien plutôt l’expérience musicale vécue dans notre enfance qui est déterminante dans la consommation ultérieure de ce type de concerts. Dès lors, si nous voulons conserver la richesse de notre patrimoine musical, tant dans le répertoire classique qu’au sein des fanfares ou autres sociétés de musique, il faut imaginer de nouveaux territoires pour l’écoute et l’apprentissage dès le plus jeune âge.
A ce titre, des expériences comme celle de « l’orchestre en classe » initiées par des écoles de musique à Genève ou à Lausanne, en collaboration avec des établissements scolaires, sont particulièrement intéressantes, permettant à des élèves de tous niveaux socio-culturels d’avoir accès à une formation musicale dans le cadre scolaire. De tels projets mériteraient d’être proposés dans bien plus d’écoles et de régions du canton. Dans le même esprit, des collaborations devraient pouvoir se mettre en place entre les écoles de musique et les structures d’accueil pré et parascolaire. Imaginer qu’une initiation à la musique soit proposée une ou deux fois par semaine dans une garderie ou dans un accueil parascolaire, permettrait à la fois d’intéresser les enfants, de les former à l’écoute et pourquoi pas de déclencher l’envie d’entreprendre l’apprentissage d’un instrument jusqu’à atteindre un niveau professionnel.
Mais pour tout cela il faut une réelle volonté politique de lancer des ponts entre les écoles de musique, les écoles publiques et les structures d’accueil. Il faut également s’assurer que le système soit en mesure de proposer aux professeurs de musique des conditions de travail en adéquation avec leurs qualifications obtenues en haute école. Ce sont eux en effet qui ont la charge de conduire nos enfants au travers d’un apprentissage rigoureux, demandant patience et longues heures de répétition.
La musique est présente dans notre vie sociale et familiale sous toutes ses formes et il est essentiel de se donner les moyens de former les enseignants et professionnels de demain.

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